Intervention du groupe Ecologiste lors des votes sur l'approbation des PLU révisés de Bagneux et de Sceaux et sur l'approbation du PLU de Montrouge

Pascale Méker

Conseil territorial du 27 septembre 2016. Intervention de Pascale Méker prononcée au nom du groupe Ecologiste * de l'Etablissement public de territoire, Vallée Sud-Grand Paris (dans l'attente du procès verbal)

*Membres du Groupe Ecologiste (ordre alphabétique)
Rodéric Aarsse
Annie-Laure Hagel Présidente de groupe
Pascale Méker



Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les vice-président-e-s
Cher-e-s Collègues,mesdames, messieurs,

Comme nous l’avons déjà dit lors des votes précédents concernant les PlU de Clamart et de Fontenay-aux-Roses, Les écologistes sont en retrait.

En effet, nous sommes dans une période transitoire, où il faut bien reconnaître que notre conseil ne peut jouer que le rôle d'une chambre d'enregistrement. Les villes qui présentent au conseil leur PLU pour approbation de révision ou pour création (comme c'est le cas pour Montrouge) ont bien délégué au territoire le rôle d'achever les procédures nécessaires à la validation de leur document d'urbanisme, mais le lien entre ces PLU et le Plan local d'urbanisme intercommunal qui devrait être le droit du sol sur notre territoire n'est pas clairement établi ni même envisagé.

Notre conseil n'est à vrai dire en la matière et maintenant qu'une chambre d'enregistrement, et ce n'est pas le rôle des élu e s.

Mais cette réalité administrative a aussi un visage concret : ces PLU ne sont pas encore pensés en liaison les uns avec les autres.
Ni en termes par exemple de trames vertes et bleues -pour le moment – ce qui devrait être le cas avec le futur PLUI.

Sud de Seine, avait pour sa part étudié un diagnostic écologique avec une première réflexion sur la cohérence écologique, d'un territoire intercommunal

Ni en termes d'équilibre de logements sociaux par exemple, où les villes devraient harmoniser leur parc social ;

Ni en terme également d'offre d'espaces verts.
On remarque que dans cette petite couronne très artificialisée, les espaces verts se situent de façon significative dans le sud de notre territoire.
Ainsi le parc de Sceaux, puis La Vallée aux Loups, et puis bien sûr la forêt domaniale de Clamart, de Verrières et de Meudon, avec il est vrai la coulée verte du Sud parisien qui traverse notre territoire des portes de Paris jusqu'à Antony. Et c'est bien.
Ces espaces verts sont tous aujourd'hui des investissements réalisés par le département ou l'état (pour les bois)

Mais dans le nord -est du territoire – je pense à Montrouge et à Malakoff en particulier, mais aussi dans une moindre part à Châtillon qui n'est pas très loin du bois de Clamart -, les grands espaces verts sont rares. Et la population dense.
A l'échelle du territoire cela devrait se réfléchir dans le cadre d'un PLUI et puis, et c'est aussi le moment de l'évoquer , notre PLUI devra s'inscrire dans les orientations du Schéma de cohérence territoriale de la métropole de Paris, sans que l'on sache aujourd'hui dans cette grande époque de transition comment cela se fera ? Ou se ferait ?

Au delà de ce rôle très peu politique de notre assemblée, pour les écologistes qui sont des lanceurs d'alerte, il est important de manifester aussi par leur abstention, un désaccord avec les politiques d'aménagement du territoire de la mégapole parisienne qui tend à concentrer un maximum d'habitants - parce que réceptacle d'un maximum d'emplois - plutôt que d'utiliser la dynamique financière et industrielle de notre région – la plus riche d'Europe -pour réindustrialiser des villes et des provinces désertées qui forment le désert français et font le lit des haines et des peurs qui conduisent à des votes extrêmes, d’extrême droite.

Les familles d’île de France qui peuvent trouver un emploi en province n'hésitent guère ; tandis qu'en grande banlieue, des populations, mal desservies par les transports et souvent les plus fragiles socialement de notre région, sont reléguées.

Et ici, et bien, on continue à s'entasser comme nous le faisions déjà il y a plus de 20 ans, sauf que maintenant, cela devient irrespirable, au propre comme au figuré...


Seul le PLU de Bagneux a mis en œuvre deux outils innovants

1/ Les cœurs d’îlots ou linaires destinés au maintien des continuités écologiques.
Ce que permet la loi ALLUR, avec cette nouvelle idée forte dans l'aménagement du territoire est qu'il faut absolument construire la ville sur la ville, mais permettre à la biodiversité de mieux y perdurer.

Oui, le COS a disparu au profit d'une nouvelle approche environnementale : on ne pense plus seulement occupation de la parcelle, comme s'il s'agissait d'un terrain de foot, mais aménagement des pleins et vides, réceptacles de la nature en ville absolument nécessaire.

Et oui, dans ce cadre on peut encadrer la densification. Elle n'est pas moins limitée qu'avec l'usage du COS, elle l'est différemment. Ces cœurs d’Îlots ont été étudiés soigneusement et sauf erreur, ils ne limitent pas de façon exorbitante les droits à construire ; mais ils peuvent, c'est vrai empêcher le regroupement de plusieurs parcelles qui permettrait des ruptures dans la trame verte en « pas japonais », par une trop forte artificialisation des espaces, dus à des gabarits de construction destructeurs également du tissu pavillonnaire.

2/ Et puis, ce coefficient de biotope par surface déjà utilisé par Paris ou Montreuil, par exemple mais aussi Berlin.

Le coefficient de biotope est fait pour compenser la diminution de la pleine terre par des aménagements (mur végétal, toiture végétalisée) favorables à la biodiversité, sur et aux alentours immédiats (espace vert sur dalle) des constructions qui viennent s'installer sur un terrain, en l'occurrence pour notre PLU, une surface complémentaire d'espace vert. 

C'est donc une sorte de bonus de constructibilité en proportion des eco-aménagements du bâtiment..

Avec une valeur de 1 pour la pleine terre puis des valeurs allant de o,8 à 0,2 pour des écoaménagements comme les espaces verts sur dalle ou bien les toitures végétalisées ou les murs végétalisés.

Mais Bagneux est à l'équilibre dans notre territoire : avec l'arrivée de deux métros au nord, et au sud un espace de 16ha à aménager sur la surface occupée par la DGA déménagée à Paris.

Et ils nous semble que le PLU permettrait une trop forte densité sur ce futur quartier
Dans la mesure où comme nous l'évoquions plus haut, le nord de notre territoire est très dense et pauvre en grands espaces verts, et que Bagneux est la seule ville a bénéficier de cette réserve foncière, avec de plus une configuration particulière qui lui permettrait d'agrandir plus que cela n'est prévu le parc actuel qui existe à la lisière de ce nouveau quartier.

Est ce-bien raisonnable ?? Les écologistes -sorte de lanceurs d'alerte que l'on n'écoute pas assez - pensent que NON.

Car les espaces verts sont de vrais équipements publics, utiles pour la santé des citadins, pour le vivre ensemble. j'ai bien dit UTILE, pas "du luxe", mais  nécessaires, demain dans notre Île de France surpeuplée, avec en plus une nouvelle fonction celle de protéger la nature en ville qui n'est plus cette ressource inépuisable mais que l'on doit maintenant protéger et maintenir en milieu urbain.. 

Tout est question d'équilibre bien sûr entre logements, emplois, dynamisme et respiration...
Rien n'est simple, mais tout est souvent pensé sans tenir assez compte du long terme – qui coûte cher – aujourd'hui, mais encore plus demain en termes de qualité de vie de nos populations.


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